ANALYSE DU CONFLIT ISRAÉLO PALESTINIEN: IMPACTS DE L’HISTOIRE, DE LA RELIGION ET DE LA POLITIQUE

Laurent Vivès le 21.10.2024

L’épopée du peuple Juif, pleine de lyrisme, de souffrance, de courage, de résilience, d’art, de génie, d’histoire et de croyances est’ elle en passe de finir à Gaza et au Liban dans un bain de sang ?

Ce petit peuple (par le nombre) est aussi un très grand peuple de par sa contribution majeure au développement de l’humanité. Ses innombrables savants, écrivains, artistes, créateurs et scientifiques, en ont enrichi son patrimoine.

Mais leurs souffrances ne semblent pas les avoir, à ce jour, beaucoup pourvus de tolérance, d’altérité et d’amour de l’humain, si l’on s’en réfère au gouvernement actuel d’Israël et à la violence qu’il déploie dans la bande de Gaza, suite à l’horrible attaque et crimes du Hamas dont ils ont été victimes le 07.10.2023. Maintenant c’est le Liban qui est touché avec violence. Israël pense qu’en tuant un grand nombre de combattants du Hezbollah et du Hamas, il pourra enfin prétendre à la paix. Mais il reste des otages détenus par le Hamas et on ignore ce que feront les jeunes Palestiniens (et peut-être Libanais), avec leurs ressentiments et leur soif de vengeance…

« Hamas, Hezbollah, Iran et Islamisme » : la spirale infernale du dogme et de la violence vers le malheur et la ruine des populations civiles concernées.

D’une réaction terroriste primaire à l’implantation d’Israël en 1948, qui fut canalisée ensuite par Yasser Arafat dans l’O.L.P. et le Fatha avec Mahmoud Abbas, on arrive maintenant à des armées de combattants organisées, équipées et financées par l’Iran. Elles disposent de capacités de nuisances qui ont étés sous estimées par Israël, qui n’a pas vu venir et empêcher l’attaque du 07-Octobre.

Convoquons l’histoire pour essayer de mieux comprendre le présent :

Décrire l’histoire antique d’Israël est chose malaisée, tant les points de vue divergent entre la Bible, les historiens et les archéologues.

Le livre de Josué (successeur de Moïse) raconte que l’Éternel dit à Josué, de retour d’Égypte :  » lèves toi, passes le Jourdain avec ton peuple (Israël) pour rentrer dans le pays que je donne aux Israélites« . Il prit Jéricho, puis Aï et tua ses 12 000 habitants. Puis ce fut le tour de tous les royaumes avoisinants sauf les Philistins (bande de Gazza). En quelques mois Josué avait conquis tous les pays à l’est et à l’ouest du Jourdain.

Le premier roi fut Saül (1030-1006 avant J.C.) qui regroupa Israël et Juda. Son fils David (1006-965 av J.C.) lui succéda et finit la conquête de Kanaan, dont Jérusalem et les Philistins. Salomon (965-928 av J.C.) construisit (à grands frais) le temple de Jérusalem consacré à Yahweh.

Ce sont les 3 seuls rois qui ont gouverné à la fois Juda et Israël. A la mort de Salomon les 2 royaumes se sont séparés. 20 rois pour Israël et 20 pour Juda se sont ensuite succèdés. Le dernier roi de Juda fut Sédécias, capturé par Nabuchodonosor en 586 a.v. J.C. Celui ci détruisit le temple de Salomon et l’arche d’Alliance. Il déporta l’élite des Juifs en néo-mésopotamie, les autres partirent vers la Méditerranée, ce fut la première Diaspora. Quand à Osé, dernier roi d’Israël, il fut emprisonné par le roi d’Assyrie Sargon II, qui déporta les Israélites en 722 av J.C. Des colons Assyrien vont rester en Israël et formeront avec les Israélites, le peuple des Samaritains.

En 539 a.v. J.C. le perse Cyrus s’empare de Babylone et relâche les Juifs. Ce fut la restauration de Jérusalem et de Juda. avec la reconstruction du temple d’Hérode (à la place de celui de Salomon).

En 334 a.v. J.C., Alexandre le Grand bat les Perses et soumet la Judée. Les grecs n’avaient jamais rencontré quiconque ressemblant aux juifs – seul peuple monothéiste du monde, avec des traditions profondes et complexes, tant sur le plan légal que philosophique et un taux d’alphabétisation inégalé. En 142 av J.C. les Macchabées Juifs se soulèvent contre les Grecs et les Juifs helléniques. Puis les Romains occupent la Judée.

En 70 après J.C., Titus assiège et incendie le temple de Jérusalem, il vainc les rebelles Juifs (affaiblis par des divisions internes), qui voulaient recréer un état Hébraïque indépendant. Il s’en suivit un exode massif des Juifs qui ont abandonné la terre d’Israël. Certains sont restés et se sont révoltés à plusieurs reprises sans succès.

Depuis les Juifs ont été persécutés, il y a eu les exodes et déportations, les ségrégations, les pogromes et la terrible Shoah.

S’ils ont été opprimés, ils ont été aussi bien accueillis dans beaucoup d’endroits dont l’Espagne, l’Afrique du Nord, la Libye, la France, la Belgique, le Danemark, les Pays Bas… Ils ont aussi été pourchassés et décimés par la violence. Ainsi, les Almohades en 1147 s’emparent du Maghreb et de l’Andalousie, et leur impose le choix entre la conversion à l’islam ou la mort. Plus tard les juifs expulsés d’Espagne sauvèrent le Judaïsme nord-africain. La colonisation française finit de détacher les juifs de leurs voisins musulmans. En 1870 la France libère les juifs de leur statut inférieur de servitude. Ils deviendront Français pour beaucoup d’entre eux, et un grand nombre partit aux U.S.A.

S’il y a eu les camps Nazis, il y a eu aussi les Justes, les passeurs des Pyrénées, les familles qui les ont hébergés et cachés. Actes de courage, d’amour et de générosité envers eux.

L’image généralement admise des Juifs serait une sorte de passivité, voire d’acceptation de leur sort. Il n’en est rien : ils se sont révoltés, se sont battus (un régiment d’élite en Grande Bretagne pendant la 2° guerre mondiale, une activité importante dans la résistance Française, le ghetto de Varsovie etc.).

Hyzezkel Lévy pose les questions de l’adaptation, ou de l’émancipation ou du renforcement identitaire à propos du déportement Babylonien et des exodes qui ont suivi. Les Juifs exilés se sont efforcés d’assurer d’abord leur survie en s’adaptant, mais aussi ils ont préservé leurs croyances en pratiquant et conservant leur mode de vie spécifique. Ce fut vraisemblablement leur grande force et la source de leur salut.

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Sur la terre Sainte la violence a régné et de nombreuse ethnies se sont affrontées, la plupart ont disparues sauf les Israélites. Depuis 1948 Israël emploie la force. Yitzhak Rabbin et Yasser Arafat étaient tout prêts de la paix à Oslo en 1993, mais le 5 Novembre 1995, Yigal Amir, étudiant ultra-extrémiste tue Yitzhak Rabbin de 3 balles dans le dos sur la place des rois d’Israël à Tel Aviv. La paix est partie en fumée et la malédiction de la violence est retombée sur la terre Sainte.

Tout ça pour Ça !

Avoir été un si grand peuple digne d’admiration et d’être honoré et remercié par l’humanité toute entière, ne justifie pas les actuelles atrocités auxquelles ils se livrent. Massacrer les Palestiniens de Gaza au motif qu’ils sont des animaux, une espèce de « sous-hommes » ! D’autant plus qu’il y a aujourd’hui en Israël une idéologie qui prône la destruction ou l’évacuation des Palestiniens et une certaine indifférence de l’opinion publique vis à vis de Gaza.

La complicité passive de la communauté internationale est décourageante, comme si la dette envers eux, qu’à causée la Shoa, les exonérait de mener leur guerre contre le Hamas dans le respect de la législation internationale. L’ONU, « en état de mort cérébrale », ajoute un pavé à l’incurie actuelle au proche Orient.

Un an après le 07-Octobre, loin des manifestations et de la violence, des voix se font entendre sur l’incertitude majeure de l’issue de la politique de Benyamin Netanyahou à moyen ou long terme.

1 – Bertrand Badie (spécialiste des relations internationales), dans un entretien publié dans le Nouvel Obs le 09.10.2024, estime que « la guerre menée par Israël depuis le 07.10.2023 demeure dénuée de finalité politique, et que la région n’a jamais été aussi proche d’un embrasement« .

2 – Pierre Zaoui (philosophe français Judaïste) dans une tribune au Monde publiée le 08.10.2024 estime que depuis la réaction Israélienne disproportionnée au 07- Octobre, le Judaïsme international se déchire comme jamais entre un judaïsme positionnel pour qui « le devoir primordial de tout juif, issu de deux mille ans d’oppression, avec la Shoah à son sommet, est d’être aux avant-postes afin de défendre toute minorité sans exception, donc y compris celles qui nous voudraient du mal, qui se trouverait à un moment de son histoire dans la position qu’ont connue les juifs dans la leur » – et un judaïsme identitaire pour qui « le premier devoir de tout juif est de soutenir les siens et en premier lieu Israël inconditionnellement – et qu’il vaut mieux vivre avec la droite et l’extrême droite israéliennes qu’avec les Palestiniens« . Pour Pierre Zaoui  » l’enjeu consiste avant tout à sortir de l’utopie négative de la guerre et à admettre que le salut ne vient jamais de la puissance, mais uniquement de la négociation, parce que le réel d’un peuple, ce n’est pas d’abord les siens et ses morts, mais l’autre, et les morts que l’on provoque chez l’autre« .

3 – Omer Bartov (historien Israélien) dans une tribune au Monde du 07.10.2024 examine la situation sous un angle politique : la guerre se poursuit sans autre raison qu’elle arrange les politiciens Israéliens au pouvoir, car « une chute du gouvernement pourrait signifier la création d’une commission d’enquête sur la tragédie du 7-Octobre et la reprise du procès de Nétanyahou pour corruption« . Leur crédo est que « les territoires compris entre le Jourdain et la Méditerranée, appartiennent aux juifs et que la mission de l’État est de concrétiser leur droit historique et moral sur cette terre, par un processus de colonisation continue et que la population palestinienne vivant sur ce territoire, doit se plier à l’hégémonie Israélo-juive ou partir« . Omer Bartov pense qu’Israël ne pourra pas soutenir une guerre perpétuelle et continuer d’abandonner les otages. Pour lui les grandes puissances mondiales doivent agir et ne plus fournir d’armes à Israël, qui sera alors obligé de négocier…

4 – Elie Barnavi (ancien ambassadeur d’Israël en France), affirme dans une tribune du Monde du 05.10.2024, qu’ « Israël gagne des batailles mais est en train de perdre la guerre car il fait désormais face à sept fronts : au sud le Hamas, au nord le Hezbollah, en Cisjordanie à une intifada, et en Syrie et en Irak à une myriade de groupes terroristes; plus loin aux houthistes du Yémen, et enfin à l’Iran, patron de tous les autres« . Elie Barnavi pense qu’il faut d’abord un cessez le feu à Gaza et neutraliser Netanyahou qui « n’en fait qu’à sa tête« , et que les USA et l’Europe soient plus contraignants vis à vis d’Israël, qui doit stopper sa course en avant meurtrière.

5 – Mario Del Pero (professeur d’histoire internationale à Sciences Po) estime que « l’intérêt national des U.S.A. ne correspond plus à celui d’Israël, car il est de moins en moins un facteur de stabilité pour Washington« . Les liens entre les U.S.A. et Israël sont politiques (pro-occidentalisme) et religieux (« l’évangélisme américain a toujours entrevu dans le dessein sioniste, la réalisation potentielle d’eschatologies millénaristes« ). Les composantes évangélistes Américaines ont apporté un soutien total à Israël à partir de 1970 et des démocrates se sont rapprochés du Sionisme. Mais après le 7-Octobre et la réaction massive et aveugle d’Israël, 49% de l’opinion publique pro-démocrate défend la cause Palestinienne. Par ailleurs, un virage à droite s’est opéré y compris parmi les Juifs américains, très critiques envers le gouvernement Nétanyahou qui a commis l’erreur de se mêler des élections américaine de Novembre 2024.

Dominique Eddé (écrivaine Libanaise) publie dans l’Obs le 21 février 2024 « En laissant faire Netanyahou, on est en train de pousser l’humanité dans le vide » . Pour elle le 7-Octobre est le résultat d’une effroyable dégradation régionale. Les nombreux massacres qui ont eu lieu en terre sainte depuis 1948 : Deir Yassin perpétré par des combattants de l’Irgoun de Menahem Begin, 1953 Ariel Sharon et l’opération Shosana, 1976 Damour par des milices Palestiniennes contre des chrétiens Libanais, 1976 des miliciens Chrétiens détruisent le camp de Tall elZaatar (1000 morts), et 1982 Sabra et Chatila commis contre des réfugiés Palestiniens par des milices Chrétiennes.

Ainsi, sur le terrain après un an de guerre, Israël mène le jeu, blesse sciemment des soldats de la Finul, anéantit les structures sanitaires au Liban, a tué plusieurs dirigeants du Hamas et du Hezbollah et près de 2 200 civils au Liban, irrite les opinions publiques dans le monde et est dépendant des livraisons d’armes Américaines et Européennes. Gaza et le Sud Liban sont à l’agonie. Une centaine d’otages Israéliens sont toujours détenus.

La rhétorique du retour sacré en Israël, (terre qui fut leur, pendant prés d’un millénaire, mais qu’ils ont délaissée après l’incendie du temple d’Hérode), et la notion d’une identité génétique pure d’un peuple Juif, sont religieuses et mythiques (terre sacrée donnée par l’éternel au peuple élu). C’est cependant sur elles que s’appuient le gouvernement d’Israël et la majorité des Israéliens.

–> Mais le plus énorme est ceci : chaque année est réalisé une enquête sur le niveau de bonheur des populations dans le monde (World Happiness Report) avec les mêmes items (le PIB par habitant, le soutien social, l’espérance de vie en bonne santé, la liberté dans les choix de vie de l’individu, la générosité perçue, et le faible niveau de corruption). Le rapport de 2024 est publié. Le classement par pays montre qu’Israël est au 5° rang en 2023. Il était 4° en 2022 derrière la Finlande, le Danemark et l’Islande. La France est 27° et les U.S.A. 23°. Concernant les jeunes de moins de 30 ans Israël est 2° derrière la Lituanie alors que la France est 48°, les U.S.A. 62° et la Palestine 102° (lire le rapport 2024 ci-dessous) :

Le « réel » de la guerre, comme le souligne Pierre Zaoui, ce n’est pas nos morts, mais ceux infligés à l’adversaire. Comment faire son propre deuil et ignorer celui du voisin ? Comment être heureux ainsi ? Pour moi c’est inexplicable, sauf à penser que les autres sont inférieurs à nous et ne mériteraient pas de vivre, ou que l’on ferme les yeux pour ne pas culpabiliser.

DEVANT « TOUT ÇA » COMMENT COMPRENDRE, SYNTHÉTISER ET CONCLURE ?

Le Judaïsme joue un rôle majeur dans la façon de vivre et de penser des Juifs, dont certains sont très conservateurs, traditionalistes avec un rituel sacré encore très présent. C’est probablement grâce à leur foie et leurs rites qu’ils ont surmonté les innombrables épreuves qu’ils ont subies ou affrontées.

L’anti-sémitisme est une honte absolue, même après ce à quoi nous assistons. Qui sommes nous pour juger, dénoncer et discriminer? Ne confondons pas les gens et leur gouvernement. Il n’y a pas que les Israéliens qui ont des problèmes avec l’humanisme et l’empathie. Donald Trump et Vladimir Poutine et beaucoup de dirigeants dans le monde en ont aussi , et qui plus est, ils ne sont pas menacés à leurs frontières.

Les Palestiniens sont chez eux, ils n’ont pas quitté leur terre, ni envahi ou guerroyé avec leurs voisins. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’ils endurent les maltraitance des Juifs Sionistes, qui remontent aux années 1930 avec l’arrivée de nombreux Juifs fuyant le Nazisme. 1936-1939 : grande révolte palestinienne contre l’occupation britannique et contre la colonisation sioniste. La répression décime l’élite palestinienne. Les milices sionistes, la Haganah et l’Irgoun, se structurent en véritable armée,

La création de l’état d’Israël en 1948 a été une catastrophe pour eux: la Nakba . Benjamin Barthe écrit le 08.01.2024 dans le Monde : « En 1947, deux ans après la découverte des camps d’extermination nazis, l’Assemblée générale de l’ONU adopte un plan de partage de la Palestine qui offre aux juifs du monde entier une terre. C’est le point de départ d’une escalade géopolitique qui conduira à une guerre israélo-arabe ainsi qu’à l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens » . Tout s’est joué là.

Quelle est alors la Légitimité des Juifs à réclamer la terre d’Israël (qu’ils ont conquis violemment), et d’agrandir leurs colonies ?

Le peuple juif tout au long de son exode n’a pas cessé de répéter : « Noël en Israël », souhait de retour renforcé par Le Sionisme et la déclaration Balfour de 1926.

Après la Shoah, la résolution 181 de l’O.N.U. du 29.11.1947 (votée avec 33 voix pour, 13 contre et 10 abstentions), recommande de donner un territoire aux Juifs, en Israël, d’évacuer les Palestiniens et de créer 2 états distincts qui devront coopérer et partager. Il n’y aura pas de discriminations, la liberté d’expression et de religion sera garantie.

Le peuple Allemand qui a créé (ou toléré) l’horreur faite aux Juifs est exonéré de toute réparation envers eux. Finalement ce sont les Palestiniens qui payent à la place des Allemands.

La visite du Ministre Itamar Ben-Gvir au mont du temple à Jérusalem

Delphine Horvilleur, Rabbin et écrivain vivant en France a publié en 01.2024 chez Grasset « Comment ça va pas ? Conversation après le 7 Octobre« . Un livre sincère, libre, humain, passionné, honnête, lucide et pertinent. Ainsi elle parle à ses grands parent en yiddish (les leurs étant « partis en cendre à Auschwitz »), de la haine antisémite qui devient la solution à tout, de ses enfants et de ceux qui lui font du bien. Le livre s’accélère avec ses insomnies, ses conversations avec Wadji Mouawad, Libanais expatrié. Ils parlent de la haine qui monte un peu partout et nous défigure. La détestation des Juifs (haine fondamentale), est la mère de toutes les autres. Cette haine commence à monter chez Wadji, et il s’efforce de l’étouffer. Avec Kamel Daouch, Algérien, ils ont abordé les donjons identitaires que les guerres renforcent, et cité Mahmoud Darwich (poète Palestinien) à propos des Juifs : « Savez vous pourquoi nous sommes célèbres ? Parce que vous êtes nos ennemis ! « . La haine, personne n’en a le monopole. Son terreau théologique a du jouer dans la détestation des Juifs. Son origine passerait aussi par le rapport à nos propres origines, le syndrome du « cadet ». Savoir d’où l’on vient pour savoir qui l’on est. Seuls les Juifs ont ce privilège, car ils étaient là, bien avant les Chrétiens et les Musulmans. Enfin, l’histoire des jumeaux Jacob et Esaü qui s’affrontent toute une nuit. Jacob l’emporte mais Saü le blesse, et lui dit « dorénavant tu t’appelleras Israël car tu as lutté contre Dieu« . Israël au départ est donc le nom d’un homme, qui demeurera blessé et fragile. « Toute l’histoire d’Israël est là : Jacob (s) vulnérables, accusés de ruser, de trahir et d’usurper, indignes de confiance, qui ont du se défendre, avec les mots et le savoir – En 1948 un état est né sur l’idée saugrenue et bouleversante d’un match retour – son narratif serait celui d’un combat non pour vaincre, mais pour survivre – c’est ce récit sacré qui accompagne le projet Sioniste d’une souveraineté Juive en Israël « . Enfin elle se livre à un plaidoyer pour prendre en compte le malheur de chaque camp, respecter leur souffrance, regarder celui d’en face et trouver le chemin d’une conversation qui pourrait nous sauver, car à défaut de se parler il n’y aura aucune rédemption réelle.

Mon impression pour finir :

Actuellement nul ne peut dire ce qu’il va arriver. Tant qu’Israël sera appuyé par les Américains, il tiendra militairement. L’opinion publique Israélienne s’est lourdement droitisée (comme un peu partout dans le monde) et le peuple est heureux ainsi. Certes la violence et la puissance mènent au pire, mais des régimes autoritaires et violents ont duré, à commencer par l’U.R.S.S. De plus, nous sommes loin du Moyen Orient et nous ne savons finalement que peu de choses.

Tant que Netanyahou sera là, ce sera difficile, et comment Palestiniens et Libanais pourront ils renaitre de leurs cendres ?

Hélas les bombardements Israéliens ont repris aussitôt. Le Li-coud a conforté sa majorité, l’opinion publique Israélienne soutient Nétanyahou.

Le 19.10.2024, plusieurs milliers d’Israéliens se sont rassemblés à Tel-Aviv pour demander la libération des otages. Voir la vidéo des manifestations. https://fr.africanews.com/2024/10/20/guerre-israel-hamas-des-manifestants-reclament-la-liberation-des-otages/?jwsource=cl

Dominique de Villepin ancien premier ministre et ministre des affaires étrangères donne son avis sur le conflit Isarélo Palestinien sur TV 5 MONDE le 28.11.2024. Expérimenté et réfléchi il est un expert de la diplomatie mondiale et ne mache pas ses mots dans cet interview. Sa vision des choses pourrait servir de conclusion à mon propos :

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Je vous invite à consulter quelques unes de mes sources. Vous pouvez les télécharger.

Sophie Cluzan, De Sumer à Canaan. L’Orient ancien et la Bible, Seuil/Musée du Louvre Éditions, 2005, ISBN : 8.02.066962.5

Lire la Bible en Français : emci-tv – emBible – Lien internet : https://emcitv.com/bible/lire-la-bible.html

Michaël Girardin. Il y a 1947 ans les romains détruisaient le temple de Jérusalem. 14.11.2017 CET – The Conversation

Thomas Römer. La périodisation de l’histoire de l’Israël ancien : constructions bibliques et historiques. Atala, 2014, 17, pp.87-100. ffhal-03822430f

Jean-Marie Van Cangh. « La Bible dévoilée » de Finkelstein et Silberman.
Une relecture de la Bible à partir de l’archéologie. Dans Nouvelle revue théologique 2004/3 (Tome 126), pages 446 à 457. Éditions Nouvelle revue théologique ASBL
ISSN 0029-4845 – DOI10.3917/nrt.263.0446

Pierre Gibert. Histoire biblique, histoire d’Israël et histoire du peuple juif, dans Recherches de Science Religieuse 2010/4 (Tome 98), pages 581 à 593 – Éditions Centre Sèvres – ISSN 0034-1258 – ISBN 9782913133495 – DOI 10.3917/rsr.104.0581

Les guerres de Josué : origine et violence. Shmuel Trigano dans Pardès2004/1 (N° 36), pages 13 à 22; Editions In Press – ISSN 0295-5652

Olivier Artus, André Wénin, Philippe Abadie. Bulletin Pentateuque. Livres historiques et Histoire d’Israël. Dans Recherches de Science Religieuse 2014/3 (Tome 102), pages 477 à 489. Éditions Centre Sèvres – ISSN 0034-1258 – ISBN 9782913133648 DOI10.3917/rsr.143.0477

Thomas Römer, d’après Israël Finkelstein; Le royaume biblique oublié (2013) Une nouvelle histoire d’Israël.

Alexandre et les Juifs. Par le Rabbi, Ben Kipor. Lamed.fr

Hyzezkel Lévy. L’exil de Babylone : les sources traditionnelles et la question de l’émancipation. 28 I 2007 (3) Labyrinthe. Des Juifs contre l’émancipation – Open édition Journal.

Palestine – Résolution 181 de l’AG de l’ONU, 29 novembre 1947.

Guerre entre Israël et le Hamas : l’article à lire pour comprendre l’escalade qui a mené à l’épisode le plus meurtrier du conflit israélo-palestinien – Article rédigé par Marie-Violette Bernard, Louis Dubar – France Télévisions – Publié le 23/10/2023 06:28 Mis à jour le 23/10/2023 09:50

Le conflit Israélo Palestinien en 5 questions – Radio Canada – 8 Octobre 2023

Pascal Boniface – « Le conflit israélo-palestinien n’est pas avant tout un conflit religieux » – Interview – Frustation magazine – Presse 18 Octobre 2023

Pierre Zaoui – Guerre Israël-Hamas : « L’enjeu consiste à admettre que le salut ne vien jamais de la puissance, uniquement de la négociation » – Le Monde – 2024/10:08

Omer Bartov, historien : « Israël va t’il enfin comprendre que son pouvoir a des limites ? «  – Le Monde 2024/10/07

Elie Barnavi : « Israël gagne des batailles, mais est en train de perdre la guerre » – Le monde – Débats – 7 Octobre, un an après.

Dominique Eddé « En laissant faire Netanyahou, on est en train de pousser l »humanité dans le vide » Tribune Nouvelobs – 21 Février 2024

LES RÉSOLUTIONS, LES DÉCISIONS ET LES LISTES DES VOTES DE L’ASSEMBLÉE
GÉNÉRALE, DU CONSEIL DE SÉCURITÉ ET CONSEIL ET
DE L’ÉCONOMIQUE ET SOCIAL RELATIVES À LA QUESTION DE PALESTINE
2016

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Un peu ors sujet, mais tellement sincère et délicate, Delphine Horvilleur aborde la question de la mort avec finesse, originalité et talent. Son discours l’honore, nuancée, vraie et généreuse, parfois très émue elle est bienfaisante. Je propose de l’écouter….