Poème de Jean Cigu 2022
Je t’ai cherchée partout en tout endroit du monde
Ô toi grande blessure venant du grand soleil
Blessure grande ouverte et onguent suprême
Purulence divine d’où naissent les étoiles
Les poussières d’’étoiles dont tu naquis un jour
Près du trou noir ouvert de l’univers
Toi qui fis irruption dans ce monde si bas
Amenant la lumière dans les yeux des aveugles
Tu es la conductrice de nos troupeaux sans vue
Qui errent dans le monde en quête de vraie vie
Car étant la beauté tu es aussi la vérité et le sens
De l’universel amour unique chemin futur
Je t’ai cherchée partout depuis mon plus jeune âge
Dans la splendeur des femmes et de la nature
Je t’ai cherchée partout dans les places publiques
Dans les vers des poètes et musiques du monde
Tu es si près de nous et parfois si lointaine
O belle indifférente qui se rit de nos maux
On te croirait parfois issue des grands abîmes
Tombée du ciel issue d’un désastre obscur
Tu es par delà le bien et le mal tes yeux
Sont la lumière pure qui éclaire le monde
Le grand phare la nuit dirigeant les marins
Le repos apaisant et la souffrance amère
Tu es le grand poison et l’’onguent délicieux
L’aloès redoutable et le nectar sublime
Tu engendres la vie mais sait donner la mort
Beauté souveraine o divine statue
Déesse toujours qui danse dans la nuit
Nue ou voilée chantant ou silencieuse
Quand tu vas balayant de ta robe fendue
La piste où tu danses o Venus Astarté
Comme un voilier glissant sur les lames amères
Tu es le grand frisson qui fait trembler la terre
Comme un nuage lent dans la douceur du soir
Apportant tour à tour dans nos cœurs alanguis
La douleur de la vie et la douceur de la mort
Les effluves des sens sur les tapis de roses
Les frappes de la dague et les coulées d’amour
O la grande clarté qui inonde nos cœurs
Venus Aphrodite callipyge ou danseuse légère
Tu es l’arc en ciel unissant les deux rives
De l’instant éphémère et des mers éternelles
Des vagues de la vie aux rives de la mort
Es tu la douce fée ou la femme fatale
Redoutable méduse fatidique sirène
Ou déesse salvatrice de nos vastes péchés
Et de nos damnations uniques rédemptrices
Es tu donneuse de vie ou porteuse de mort
Eurydice Isis Juliette Carmen Lorely
Ou Judith Dalila Salomé dans l’enfer
Du désir éternel et des vengeances sans fin
Sépares-tu le bon vin de l’ivresse ?
Le jour d’avec la nuit, le bien d’avec le mal
O mon guide du ciel dans les vastes ténèbres
Tu fais aurore boréale dans l’enfer d’ici –bas
Tu verrouilles la mort et fais entrer la vie
Tu flirtes avec la mort mais pour donner la vie
Tu n’es pas dans ta vie une semeuse de mort
Tu es sublimation au travers du néant
Tu sublimes la chair pour toucher les esprits
Tu fais jouir les corps pour les conduire aux âmes
Tu es le grand soleil qui fait tourner nos cœurs
L’aurore magnifique après le crépuscule
Tour à tour tribade hystérique dansant nue
Escortée de silènes écumants et pervers
Et déesse adorée sur nos places publiques
Adorée des poètes et chérie des artistes
Sibylle aux grands oracles et fée aux yeux de feu
Souveraine en nos cœurs et partout célébrée
Dans les cultes publics et les temples intérieurs
Pour les œuvres de l’art tu gardes nos secrets
Tu es le grand frisson qui guérit du malheur
Et donne un sens divin à nos vies si fragiles
O reine ambivalente qui dirige nos cœurs
Je t’ai cherchée partout dans l’enfer de ce monde
Jean Cigu – le 20.11.2022