ITINÉRANCE ET FRATERNITÉ DANS LES 3 000 DU LUCHONNAIS AVEC LE CAF DU COMMINGES

Par Laurent Vivès

Article à lire de préférence sur une tablette ou un ordinateur

Le Club Alpin Français (CAF) du Comminges fête ses 50 ans en 2023, avec toute une série d’évènements sportifs, culturels et festifs. C’est dans ce cadre qu’il a organisé fin Juin 2023 une double sortie dans le haut Luchonnais, en circuit sur 5 jours avec un groupe de randonnée Alpine et un d’Escalade.

Chaque groupe comptait 8 participants et 2 encadrants, avec possibilité de changements selon les disponibilités de chacun. Les 2 groupes se dispersaient le matin pour suivre leurs itinéraires et se retrouvaient le soir aux refuges. Au total 20 « Cafistes » ont participé à ce séjour (15 hommes et 5 femmes âgés de 33 à 76 ans).

JOUR 1

Le 15 Juin au matin nous partîmes de l’Hospice de France, direction le pas de l’Escalette par la vallée de la Frêche. Déjeuner au port de la Picade, puis ascension du Pic de Sauvegarde, passage du port de Vénasque et nuit au refuge (tout neuf).

Ascension vers le pic de Sauvegarde 2738 m

Descente vers le port de Vénasque et le refuge

Arrivée au nouveau refuge du Vénasque vers 17 heures. Soirée mémorable, bien arrosée, drôle, belote, bien animée par Annie et Anna. Les escaladeurs sont de la partie, l’ambiance est au beau fixe.

JOUR 2

Départ du refuge, remontée vers le port de Vénasque, puis direction le port Vieil (2846 mètres) en passant en bas des pics de Sauvegarde, de la Montagnette et de la Glère. Ensuite descente vers les lacs de Célinda, Charles et Bleu, vers le refuge du Maupas

Montée rude au Port Vieil (2632 mètres) avec piolets et crampons.

Après le col Vieil, on plonge vers le lac Vieil que l’on laisse à notre gauche pour poursuivre vers le lac de Célinda.

Descente par les lacs Célinda, Charles et Bleu, pour aller dormir au refuge du Maupas.

Grosse journée à galérer jusqu’au port Vieil…. Nos monitrices Annie et Anna nous quittent. remplacées par Alain et Nicolas. Arrivée aussi de Jean Louis et Dalila venus de l’Ariège. Le refuge du Maupas, sans douches (toilette au ruisseau) et w.c. rudimentaires, a plu à tous. Retour complet à la nature dans la bonne humeur. Grâce à Yannick nous avons appris plein de choses sur les Ours dans le Pyrénées (et au Couserans en particulier).

JOUR 3

Départ pour les pentes neigeuses et le col des Crabioules (3012 mètres), la vallée et le col de la Literole, puis descente au cirque du Portillon.

Le cirque du Portillon, atteint après la descente par le pierrier qui était sous le glacier du Portillon. Arrivée au refuge pour la 3° nuit. Tout va bien mis à part la pluie nocturne.

JOUR 4

Le temps est maussade et nuageux. Deux ascensions sont donc déprogrammées (Seil de la Baque et les Spigeoles. La journée débute par la Tusse de Montarqué gravie avec le groupe « Escalade » (qui ne sont plus que 4). Ensuite le lac glacé sous les Gourgs Blancs, puis on passe sous le Gourdon et les Spigeoles, enfin descente vers « Saussat » pour arriver au refuge d’Espingo.

JOUR 5

C’est la fin du séjour. Il pleut. La descente vers les Granges d’Astau est tristounette sous le mauvais temps… Il faut retrouver les voitures qui sont dispersées (Hospice de France et Vallée du Lys). Heureusement Gilles est venu nous « secourir » hier soir, pour nous aider dans ces manœuvres. Les embrassades et poignées de mains sont chaleureuses. « A la prochaine », c’était très bien…


LA FRATERNITÉ

Parler de fraternité n’est pas fréquent de nos jours. Elle est remplacée par la solidarité, souvent délaissée à la charge des pouvoirs publics et aux O.N.G.

Au C.A.F. on partage la passion pour la montagne, le goût de l’effort, la simplicité, la modestie, le respect d’autrui, de la nature et des règles (en particulier de sécurité), l’humanité et l’empathie, le sens du partage et de la transmission, le désintéressement (bénévolat +++).

L’histoire de Gilles : il faisait partie du groupe des escaladeurs. Le premier jour il chute de sa hauteur et se fend la main sur une roche acérée. Ça saigne beaucoup, la plaie est profonde, retour d’urgence à Saint Gaudens ou il est opéré le lendemain. Émotion ++ dans le groupe. Heureusement pas de lésion interne. Malgré la fraîcheur de sa blessure, il est venu au refuge d’Espingo avec sa monospace, passer la dernière nuit avec nous. Quand je suis tombé sur lui à son arrivée j’étais si content que je l’ai embrassé. Il nous a bien aidé le lendemain pour les mutations avant le départ. Pour moi, son geste c’est de la fraternité !

Le cas de Jacques (le breton) : nous l’avons rencontré près du Perdiguère l’an dernier alors que nous étions en sortie CAF. Le contact a été tout de suite positif. Il avait du mal à s’orienter, Alain lui a proposé de randonner avec nous. Tout s’est bien passé. Au Portillon il nous a payé un pot en remerciement. Nous l’avons mis dans notre groupe whatsapp, et avons continué de communiquer avec lui. Cette année il est revenu avec nous au Cagire, au Pic d’Amitges et au Tuc Gran de Sandrosa. Il a dormi chez Alain. Le lien est solide. Il adore les Pyrénées et notre groupe. C’est un plaisir de marcher avec lui. Il savoure ces moments. Une belle rencontre montagnarde entre un Breton et des Pyrénéens…

Je suis médecin hospitalier retraité et membre du CAF Comminges depuis 3 ans. Je connaissait la bonne réputation du club, mais je ne pensai pas y trouver autant de choses (et je n’y connais pas encore tout). On s’y sent bien : entouré, protégé, éduqué, respecté. Le tutoiement, ainsi que l’auberge espagnole et les pots en commun de fin de sortie, cassent les différences (en particulier d’âges), simplifient et réchauffent le contact. Les encadrants (bénévoles) sont amicaux et rigoureux : une « autorité bienveillante ».

Je ne connais pas tout le monde au CAF Comminges (il y a plus de 600 licenciés). Je voudrai juste citer notre président Teddy Serrar qui est impressionnant de dévouement, de savoir faire et de dynamisme. Il impulse, innove et avance, tout en restant lucide et vigilant. Je suis aussi impressionné par Mireille et Yves Costes, piliers du club de longue date, dévoués et compétents. En atteste, si l’en était besoin, leur contribution (énorme travail) à la magnifique exposition urbaine sur les 50 Pyrénéistes marquants qu’ils ont choisi. Je suis admiratif !

L’ AMOUR DE LA MONTAGNE :

Exigeante (effort) et incertaine (risques et accidents), elle nous donne plus qu’elle nous prend, à condition de la respecter, de la connaitre et de bien la pratiquer (prudence et technique). Sa pureté, sa beauté, sa majesté, son silence nous parlent et nous émeuvent. Une émotion bienfaisante qui tranche avec la vie moderne. Quasiment une « thérapie » anti-stress et anti-déprime. Les montagnards sont bien dans leur peau, actifs, positifs et communicants (pour la plupart, car il y a parfois quelques taciturnes renfermés). Quand je rencontre des gens au delà de 2 500 mètres je me dis que s’ils sont montés jusque la, c’est qu’ils ont quelque chose de particulier : « l’amour de la Montagne » qui nous réunis tout de suite, les choses sont simples, on échange, on partage.


J’en ai parlé avec ChatGPT

Laurent :

Bonjour ChatGPT. Je voudrai savoir comment expliquer l’amour de la montagne que ressentent de plus en plus de gens dans le monde, qu’il s’agisse des montagnards aguerris, des alpinistes, escaladeurs ou de simples randonneurs

ChatGPT :

Bonjour ! L’amour de la montagne est un sentiment profond et personnel qui peut être difficile à expliquer de manière exhaustive, car il varie d’une personne à l’autre. Cependant, voici quelques raisons générales qui expliquent pourquoi tant de gens ressentent une affinité particulière pour les montagnes :

  1. Beauté naturelle : Les montagnes sont souvent perçues comme majestueuses et offrent des paysages à couper le souffle. Leurs sommets enneigés, leurs vallées verdoyantes et leurs panoramas à perte de vue évoquent un sentiment d’émerveillement et de tranquillité.
  2. Défi et accomplissement : L’ascension d’une montagne représente souvent un défi personnel. Que ce soit gravir un sommet pour la première fois ou repousser ses limites en escalade, l’effort physique et mental requis crée une sensation de satisfaction et d’accomplissement.
  3. Connexion avec la nature : Les montagnes sont souvent des sanctuaires naturels préservés, offrant une évasion de la vie urbaine trépidante. Les randonneurs, alpinistes et autres amoureux de la montagne peuvent se sentir connectés à la nature, loin du bruit et de l’agitation de la vie quotidienne.
  4. Sérénité et tranquillité : Les montagnes peuvent être des lieux paisibles et sereins. Les espaces vastes et les panoramas étendus donnent un sentiment d’espace et de liberté. Certains trouvent dans les montagnes un refuge pour se ressourcer, méditer ou simplement se détendre.
  5. Exploration et aventure : Les montagnes offrent une multitude de possibilités d’exploration et d’aventure. Chaque montagne est unique et présente des défis différents, ce qui attire les personnes en quête de nouvelles expériences et de découvertes.
  6. Communauté et partage : Les amoureux de la montagne forment souvent une communauté soudée, partageant les mêmes passions et les mêmes défis. La camaraderie qui se forme entre les montagnards peut renforcer le lien émotionnel avec les montagnes et contribuer à l’amour qu’ils ressentent pour ces environnements.

Il convient de noter que ces raisons ne sont qu’un aperçu général et que chaque individu peut avoir des motivations et des expériences personnelles qui alimentent son amour pour la montagne. L’important est de trouver sa propre connexion avec la nature et de respecter et préserver ces merveilleux écosystèmes pour les générations futures.

Laurent :

Merci. Je suis d’accord avec vous. Je vais souvent en montagne avec des compagnons. Outre l’effort, la variété des lieux, les émotions ressenties, beaucoup ont l’impression d’une communion et d’une appartenance commune avec la montagne. Les marins ont des sensations aussi proches avec la mer. Nous avons maintenant des notions de notre relations au monde et à la nature, nous sommes mieux informés sur notre provenance et avons la conscience d’appartenance globale à notre planète et aussi au cosmos. C’est une relation quasi métaphysique. Pensez vous que cette approche est amplifiée avec la montagne ?

ChatGPT :

Absolument, la relation entre l’homme et la montagne peut en effet être perçue comme une approche amplifiée de notre connexion avec le monde et la nature. Il y a plusieurs raisons à cela :

  1. Échelle et grandeur : Les montagnes sont souvent imposantes et dominantes, ce qui peut susciter un sentiment d’humilité chez les personnes qui les contemplent. Cette grandeur et cette échelle monumentale peuvent amener à réfléchir à notre place dans l’univers et à notre relation avec des forces plus vastes que nous.
  2. Introspection et transcendance : L’effort physique et mental requis pour gravir une montagne peut conduire à une forme d’introspection profonde. Pendant ces moments de dépassement de soi, certains alpinistes ou randonneurs peuvent atteindre un état de transcendance où ils se sentent connectés à quelque chose de plus grand, dépassant leur individualité.
  3. Harmonie et équilibre : La montagne, avec sa beauté naturelle et son écosystème fragile, rappelle l’importance de l’harmonie et de l’équilibre dans notre relation avec la nature. Les montagnards qui ressentent cette connexion profonde peuvent être motivés à protéger et à préserver ces environnements, tout en reconnaissant que notre bien-être est étroitement lié à celui de la planète.
  4. Élément de risque : Les activités en montagne, telles que l’alpinisme et l’escalade, comportent souvent un élément de risque et de confrontation à l’inconnu. Cette confrontation peut susciter un sentiment de vulnérabilité et une réflexion sur nos limites et notre mortalité, renforçant ainsi la dimension métaphysique de l’expérience.

Bien sûr, chacun a une approche individuelle et personnelle de cette relation à la montagne, et certaines personnes peuvent ressentir une connexion plus forte que d’autres. L’essentiel est de reconnaître et de respecter ces sentiments profonds, tout en cherchant à préserver et à protéger les écosystèmes montagneux pour les générations futures.

Laurent :

Quels sont les Alpinistes Philosophes que vous connaissez ?

ChatGPT :

Il y a plusieurs alpinistes qui ont développé une réflexion philosophique autour de leur pratique et de leur relation avec la montagne. Voici quelques noms parmi les alpinistes philosophes connus :

  1. Reinhold Messner : est un alpiniste italien renommé, considéré comme l’un des plus grands alpinistes de tous les temps. Il a été le premier à atteindre les 14 sommets de plus de 8 000 mètres d’altitude sans oxygène supplémentaire. Messner a écrit de nombreux livres dans lesquels il partage ses réflexions sur l’alpinisme, la nature, la spiritualité et la relation de l’homme à la montagne.
  2. Gaston Rébuffat : était un alpiniste français et un guide de haute montagne réputé. Il a gravi de nombreuses montagnes emblématiques des Alpes et a également réalisé des films sur l’alpinisme. Rébuffat a écrit plusieurs livres, dont « Étoiles et tempêtes » et « La montagne est mon domaine », dans lesquels il exprime sa philosophie de la montagne et partage ses réflexions sur l’harmonie entre l’homme et la nature.
  3. Arne Naess : Bien qu’il ne soit pas un alpiniste à proprement parler, Arne Naess était un philosophe norvégien qui a développé la notion de « l’écologie profonde ». Il considérait la montagne comme un lieu privilégié pour développer une conscience écologique et une compréhension profonde de notre relation avec la nature. Ses idées ont eu une influence significative sur le mouvement environnementaliste.
  4. Maurice Herzog : était un alpiniste français célèbre pour avoir été le premier à gravir un sommet de plus de 8 000 mètres, l’Annapurna dans l’Himalaya. Son livre « Annapurna premier 8000 » relate son expédition et ses réflexions sur l’alpinisme. Il y partage également ses sentiments et sa philosophie face aux défis de la montagne.

Ces alpinistes ont tous contribué à la réflexion philosophique sur la pratique de l’alpinisme et à la relation de l’homme avec la montagne. Leurs écrits offrent des perspectives intéressantes sur l’expérience alpine et les questions plus larges qui en découlent.

Laurent :

Merci beaucoup. C’est bien ChatGPT


Voila, nous sommes à la fin de cet article. Merci de l’avoir lu jusqu’au bout. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’amour de la Montagne, voici deux liens vers des articles que j’ai publié sur un de mes 2 blogs :

https://laveritesp.wordpress.com/2022/11/02/mer-de-nuages-sur-larbizon-de-la-contemplation-emotionnelle-vers-des-considerations-metaphysiques/

https://laveritesp.wordpress.com/2021/08/25/verite-illusion-beaute-dans-les-3000-du-luchonnais/

4 commentaires sur « ITINÉRANCE ET FRATERNITÉ DANS LES 3 000 DU LUCHONNAIS AVEC LE CAF DU COMMINGES »

  1. Que ces choses là sont bien dîtes.
    Bravo Laurent pour ton récit ( textes et photos) et les réflexions qui en découlent.
    A bientôt dans nos belles Pyrénées.

  2. Très beau texte et commentaires.
    Je me retrouve dans ton ressenti
    moi aussi je suis venue au CAF depuis 3 ans à st gaudens cette année.
    Belle photos aussi comme d’habitude en montagne c’est super ce que tu as rédigé pour les 50 ans du club.

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